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JHS : élève modèle du contenu

L’entreprise JHS décline parfaitement ses contenus sur toutes les plateformes. On analyse ici ce qui fait le succès de cette entreprise dans le milieu niché des accessoires de musique. 

En 2015, lorsque le siège social canadien de l’entreprise L’oréal situé à Montréal a inauguré son propre studio de contenus, j’ai compris que quelque chose d’important se tramait.

Une marque aussi importante souhaitait pouvoir créer et partager des vidéos et des photos sur ses plateformes sociales en temps réel à une cadence qui nécessitait d’avoir la mainmise sur sa production. D’autres l’avaient précédé, mais c’est par la suite que ce genre d’initiative deviendrait de plus en plus répandu.

Le modèle parfait

Pour moi, l’un des modèles parfaits d’intégration du genre est celui des pédales d’effets pour guitares JHS.

Pour les profanes, une pédale d’effet, c’est ce que les guitaristes ont à leurs pieds lorsqu’ils jouent. Le signal qui est émis par la vibration des cordes est capté par des micros sur la guitare, puis transmis sous forme d’impulsion électrique. La pédale va modifier cette impulsion de toutes sortes de manière.

Par exemple : Jimi Hendrix utilisait principalement une pédale fuzzface (pour la « distorsion ») et une wah-wah qui donne cette impression que la guitare parle en faisant osciller le son.

Il existe un million de pédales. Et surtout, depuis quelques années, un marché très prisé pour ce qu’on appelle les « boutique pedals », ou si vous voulez, des effets d’artisans.

Parmi ceux-là, JHS n’est peut-être pas le plus extraordinaire fabricant (je ne m’y connais pas assez pour me prononcer sur la question), mais c’est, de loin, la compagnie qui a le mieux compris comment utiliser les outils à sa disposition pour devenir un leader en la matière.

Un porte-parole génial, un décor de rêve

Vous l’avez deviné, JHS possède son studio de contenu. Il s’agit d’une sorte de musée des pédales (fond blanc immaculé, comme pixelé de petits appareils multicolores) où évolue Josh Scott, le fondateur de l’entreprise, afin de nous raconter l’histoire des différents effets.

Sa passion et sa capacité à vulgariser le fonctionnement des circuits électroniques qui entrent dans la fabrication de ces fabuleux bidules compte pour beaucoup dans la qualité de ses vidéos. La chaîne YouTube de JHS est une mine d’or pour quiconque s’intéresse à la chose, mais aussi à l’histoire de la musique.

Par exemple : comment l’utilisation d’un des tous premiers fuzz (la Maestro Fuzz Tone) par Keith Richards (pour le riff de Satisfaction) a fait exploser l’intérêt des musiciens pour la chose et généré un boom dans l’industrie pour la fabrication de clones menant au son rock que nous connaissons tous.

Mieux encore, le studio comprend une section où Scott (parfois accompagné d’un batteur et d’autres musiciens) expose comment fonctionnent ces effets dans le réel en jouant lui-même de la guitare puis en triturant les différents contrôles de ces effets.

Tempête parfaite

En plus de ses contenus longs sur YouTube, JHS utilise superbement les autres plateformes sociales. Ils ont un studio de photos pour Instagram qu’ils emploient surtout pour leurs Stories. Ils tournent aussi de nombreux vidéos courts mettant en scène Scott, mais aussi tout le personnel de l’entreprise. Ils les utilisent en respectant les codes d’Instagram et de TikTok. Par exemple, ils emploieront le format de mise en scène prisé par le réseau social chinois pour faire des blagues de geeks (comme lorsqu’ils comparent des gens normaux au lendemain du Superbowl et l’équipe de JHS qui tente de décrypter l’équipement employé par Chris Stapleton lors de sa poignant interprétation de l’hymne national).

Évidemment, pour arriver à pareil résultat, il faut trois choses:

  • Un porte-parole habile, qui communique bien et qui est totalement passionné par son produit et son histoire.
  • Une équipe dédiée, munie d’un petit studio interne et capable de filmer, monter et sonoriser.
  • Un plan de contenus stratégique où la promotion de produits maisons se mêle habilement aux contenus éducatifs.

C’est une version vertueuse de la tempête parfaite, soit une série de phénomènes qui se manifestent tous en même temps pour créer un résultat significativement plus puissant que la normale.

Toutefois, il faut prendre ce modèle pour ce qu’il est : rempli d’enseignements et de manières de faire qui devraient nous éclairer sur la manière de communiquer efficacement à nos auditoires en leur parlant de ce qui les fascine, en les divertissant et en créant des communautés autour de notre marque.

Que l’on détienne ou pas tous les ingrédients ici mentionnés, c’est possible. Et c’est toujours ce qui devrait nous guider dans la création d’une bonne stratégie de contenus.

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